Cherchant à diversifier ses sources de financement, le groupe Lucien Barrière vient de procéder à un placement privé inaugural de 90 millions d’euros. Un chantier qu’il a mené de front avec le refinancement de ses lignes bancaires.
Si les croupiers ont pour habitude d’affirmer que «rien ne va plus», la direction financière du groupe Lucien Barrière ne peut pas en dire autant ! Pour son incursion sur le marché français des placements privés fin janvier, l’exploitant de casinos, d’hôtels de luxe, de restaurants et de golfs a en effet touché le jackpot, en témoigne «la large sursouscription enregistrée pour notre Euro-PP», se réjouit Philippe Perrot, son directeur financier. De quoi couronner de succès un chantier initié à la fin de l’été 2017. «Nous avions lancé une réflexion autour de notre structure de dette dans la mesure où notre ligne de crédit syndiqué arrivait à maturité fin 2018 d’une part, et où nous projetions d’accélérer nos investissements d’autre part, poursuit Philippe Perrot. Souhaitant à la fois diversifier nos sources de financement, allonger nos maturités et emprunter directement à taux fixe, nous avons d’emblée opté pour un montage incluant une opération désintermédiée.»
Une activité «responsable»
A ce titre, la société a examiné plusieurs solutions, allant de la fiducie au placement privé de droit allemand (Schuldschein), en passant par l’Euro-PP. «Outre le fait que la fenêtre de marché était favorable pour ce dernier, cette solution nous a aussi convaincus par sa flexibilité de mise en œuvre, insiste Philippe Perrot. Alors que nous renégocions en parallèle notre ligne bancaire, elle nous permettait en effet de travailler sur une documentation juridique unique pour les deux opérations, simplifiant ainsi considérablement le processus.»