Après un exercice 2021-2022 en très forte croissance, le marché des fusions-acquisitions accuse un fléchissement du fait notamment du renchérissement du coût du crédit, associé à des niveaux de prix qui demeurent élevés. Face à l’attentisme des fonds d’investissement, les entreprises disposant d’une surface financière solide bénéficient, elles, d’un avantage concurrentiel et d’opportunités de croissance externe.
La folle période post-Covid semble – pour l’heure – bel et bien terminée pour le marché des fusions-acquisitions. Ce dernier n’est pas pour autant amorphe. Si la remontée des taux et les difficultés de financement ébranlent en particulier la stratégie des fonds, les corporate, eux, reprennent la main. Certains d’entre eux, particulièrement actifs en M&A, peuvent recourir au financement privé, même s’il reste plus cher que son pendant bancaire, comme l’explique Emmanuel Daull, responsable du fonds de dette de Groupama AM : « Les dettes privées reposent souvent sur des maturités plus longues et sont structurées avec des remboursements in fine, et non pas amortissables comme pour les prêts bancaires. En ne retournant le capital qu’à la fin du contrat, l’entreprise préserve son cash disponible, et donc sa capacité d’investissement. » Des opérations significatives de ces derniers mois doivent par ailleurs se réaliser avec une teinte, plus ou moins prégnante, de restructuring, comme pour le dossier Casino dans lequel s’illustre l’avocat de l’année 2023, Yannick Piette, de Weil Gotshal & Manges, désigné par ses pairs dans le cadre de notre classement annuel.
Dans un contexte mêlant incertitudes économiques et géopolitiques, nombre de cabinets d’avocats notent un allongement et une complexification des process, ainsi qu’une gestion du risque accrue. « Les équipes M&A et le management de nos clients nous demandent d’investiguer tous les risques que nous avons pu identifier dans la...