Face à la succession de facteurs de tension sur les marchés financiers durant le premier semestre, les montants levés par les sociétés françaises auprès des banques et des investisseurs se sont inscrits en recul par rapport à la même période de 2015. Pour autant de nombreux émetteurs sont parvenus à se financer à des conditions historiquement favorables. Le marché des fusions-acquisitions a de son côté enregistré un net regain d’activité.
Les deux premiers mois de l’année avaient laissé présager le pire : quasi-fermeture du marché obligataire, absence de dossiers d’introduction en bourse d’une taille significative, atonie de la demande de financements d’acquisitions auprès des banques, reflétant un marché des fusions-acquisitions peu actif… Affectés par les craintes des investisseurs concernant le ralentissement de l’économie chinoise, le recul continu des prix des matières premières et la viabilité des banques européennes face à l’augmentation de leurs créances douteuses et à la baisse de leur rentabilité, les marchés financiers ont sensiblement décroché en janvier et février, le CAC 40 perdant 16 % durant les six premières semaines de 2016. Mais ce mouvement de défiance a cessé aussi rapidement qu’il était apparu, sous l’effet de chiffres macroéconomiques rassurants et, surtout, de la politique toujours plus accommodante de la Banque centrale européenne. En annonçant le 10 mars sa décision d’élargir ses rachats d’actifs aux obligations corporates appartenant à la catégorie investment grade, l’institution centrale a déclenché un rallye sur les différents marchés, qui s’est traduit par un retour de l’appétit des investisseurs pour le risque ainsi que par une amélioration des conditions d’emprunt.
Quelques groupes se sont ainsi introduits en bourse avec succès, à l’instar de Maisons du Monde. D’autres sont parvenus à placer des obligations convertibles assorties de rendements largement négatifs, comme par...