Spécialisé dans le rachat de créances auprès des banques, MCS vient de lever 200 millions d’euros. Cette émission inaugurale a nécessité un lourd travail de préparation, marqué notamment par l’obtention d’une double notation.
MCS partage avec la Fnac un point commun : ces deux entreprises sont en effet les seules en France à avoir réalisé cette année une émission obligataire inaugurale sur le segment high yield. Moins médiatique que le groupe de distribution de biens culturels et de petit électroménager, MCS opère depuis une trentaine d’années dans la gestion et le rachat de créances, saines comme douteuses, détenues par les banques de détail. Gérant 5 milliards d’euros d’encours (valeur faciale), la société, rentable depuis sa création et détenue à 65 % par le fonds Cerberus, a levé fin septembre 200 millions d’euros.
Un profil peu adapté au marché Euro-PP
Alors qu’elle avait mis en place en 2014 une ligne de crédit senior et une ligne de crédit revolving arrivant à échéance en 2019, MCS a entamé une réflexion sur sa structure de financement en début d’année.
«Pénalisées par l’environnement de taux bas et les fortes pressions réglementaires, les banques sont amenées à optimiser leur bilan, ce qui nous offre actuellement de nombreuses opportunités de croissance, explique Jérémie Dyen, son président exécutif.Pour les saisir au mieux, nous souhaitions lever des liquidités via un instrument plus flexible que la dette bancaire en termes de covenants, et également allonger la maturité globale de notre financement.»
Dans un premier temps, l’option d’un placement privé a été étudiée. Mais compte tenu de la spécificité du secteur d’activité de MCS et de son levier d’endettement, évalué par Moody’s à 3,4 fois son Ebitda, l’Euro-PP est vite apparu...