Michelin vient d’émettre en dollars des obligations convertibles remboursables exclusivement en numéraire. Ayant souscrit en parallèle des produits dérivés lui permettant à la fois de sécuriser le coût total du financement et de convertir les fonds levés, le groupe a obtenu un taux final négatif.
Dix ans après avoir procédé à sa dernière émission d’obligations convertibles (OC), Michelin a fait son retour début janvier sur ce segment du marché actions. A l’instar de LVMH et de Valeo l’année dernière, le groupe a opté pour un placement libellé en dollars d’«OC synthétiques». En plein essor depuis près de deux ans, ce produit présente, pour l’emprunteur, l’avantage de se prémunir contre tout risque de dilution, le remboursement des investisseurs ne pouvant se faire qu’en numéraire. En parallèle de l’émission, ce mode de financement implique cependant la mise en place de dérivés. Comme le montant à rembourser à échéance au titre du principal est susceptible d’augmenter sensiblement dans le cas où le cours boursier de la société dépasserait le prix de conversion des OC, les émetteurs concernés procèdent en effet à l’acquisition d’options d’achat (calls) sur leurs propres actions, qu’ils pourront exercer à un prix comparable au prix de conversion.
Un arbitrage financier attractif
Plusieurs paramètres ont conduit Michelin à privilégier cette solution. Même si la société était intéressée à l’idée de lever des ressources dans l’environnement actuel de taux et de spread, elle n’était pas prête, pour autant, à supporter un coût de portage. Dans la mesure où les placements de trésorerie sécurisés affichent aujourd’hui une rémunération proche de 0 %, voire inférieure à ce seuil, ce critère impliquait donc qu’elle puisse émettre avec un rendement négatif. Or seul le marché des obligations convertibles offrait...