Vous venez d’annoncer une augmentation de capital d’au moins 50 millions d’euros. Il s’agit de l’opération la plus importante de votre histoire. Quelles sont les raisons qui ont amené Carmat à chercher de nouveaux fonds ?
Benoît de la Motte : Outre une trésorerie de 3 millions d’euros à la fin de l’année 2015, la société dispose toujours de l’equity line que nous avions mise en place en 2015, et qui nous permet de réaliser des augmentations de capital successives sur les marchés. Cette dernière, qui comptait une tranche de 20 millions d’euros exerçable en 2015 – et sur laquelle nous n’avons finalement tiré que 12 millions d’euros –, pourra également être actionnée en 2016 et 2017 à hauteur de 15 millions d’euros par an.
Toutefois, si ces sources de financement nous permettent de couvrir le maintien de notre activité, elles ne suffisaient pas à financer la poursuite de notre croissance. En effet, alors que nous venons d’achever l’étude de faisabilité de notre cœur artificiel total, avec quatre implantations réalisées et une expérience cumulée de la prothèse de vingt et un mois, nous allons désormais pouvoir entamer une nouvelle étape de notre développement. Dès cette année, nous prévoyons de démarrer la deuxième phase de l’essai clinique, l’étude «pivot», qui portera sur une vingtaine de patients en Europe. Une phase clinique au terme de laquelle nous devrions obtenir le marquage «CE», ce qui nous permettra ensuite de commercialiser notre système sur le continent.
Dans ce but,...