Le collectif We Are Lucioles, dont vous êtes à l’origine, a envoyé à Bruno Le Maire début juillet une lettre ouverte alertant sur la situation économique des Digital Native Vertical Brands (DNVB) en raison de l’évolution du RGPD. En quoi celle-ci fragilise-t-elle votre modèle économique, comme celui des 200 marques signataires ?

Prune Aubry, cofondatrice de We Are Lucioles : Notre collectif rassemble des PME et start-up digitales qui sont déjà mises en difficulté par un contexte général post-Covid de forte inflation et de hausse du prix des matières premières. Conjuguée aux évolutions liées au RGPD, cette situation peut nous être fatale. En effet, nous vendons uniquement des produits du quotidien mais via Internet, et notre modèle suppose de cibler précisément nos clients potentiels lors de campagnes publicitaires.

Or le RGPD oblige désormais les acteurs du numérique à demander le consentement des utilisateurs pour que leur activité soit suivie et leurs données collectées. Depuis que iOS et Androïd ont mis à jour leur système au premier trimestre pour s’y conformer, beaucoup de gens refusent que l’on suive leur activité, et nous avons beaucoup plus de mal à cibler nos clients potentiels et à les attirer vers nos sites. C’est comme si l’on nous disait de fermer la moitié du temps. Par conséquent, nos coûts d’acquisition client ont doublé, les ventes ont baissé, la rentabilité aussi, et nous sommes tous confrontés à des problèmes de trésorerie. Ainsi, une entreprise comme le...