Les principales assemblées générales pour 2018 ont été tenues ces deux derniers mois. Quel bilan en tirez-vous ?
Nous sommes globalement satisfaits des résultats des différents votes qui ont lieu cette année, bien qu’il n’y ait pas eu de surprise particulière. Les deux points les plus fortement contestés habituellement l’ont encore été. Le premier concerne les dispositifs anti-OPA. Les actionnaires ont fortement voté contre ces outils qui, s’ils protègent le management, limitent leur liberté. Par exemple, les bons bretons, permettant de faire face à une offre hostile, n’ont été votés qu’à 53 % chez Accor.
Le second concerne les votes sur les rémunérations. Bien que les taux d’approbation aient légèrement augmenté cette saison et qu’aucun rejet n’ait été observé, certains management packages ont encore été clairement remis en cause. Il faut dire que les bonus sont parfois très généreux par rapport aux niveaux de performance exigés pour en bénéficier, comme chez Renault, où la trésorerie disponible n’a jamais été inférieure depuis de nombreuses années à l’objectif de 457 millions d’euros à atteindre. En revanche, nous remarquons que la grande majorité des entreprises donne désormais des informations sur les taux de réalisation des critères de performance sur lesquels elles se basent pour attribuer ces hausses.
Par ailleurs, concernant la gouvernance, les taux de contestation sur le cumul des fonctions de président et directeur général ont une fois de plus été élevés. Mais, là encore, aucune des résolutions portant sur ce sujet n’a été rejetée. Il faut toutefois noter que nous en avions soutenu certaines, comme celle du PDG de Vinci, qui avait décidé de ne pas soutenir les droits de vote doubles.