Le marché de gré à gré américain attire chaque année des entreprises étrangères, notamment françaises, désireuses de faciliter l’acquisition de leurs titres outre-Atlantique. Si les contraintes réglementaires y sont moins lourdes que sur les Bourses traditionnelles, il offre toutefois des marges de manœuvre beaucoup plus limitées.
Fin août, le concepteur lyonnais de thérapies pour la colonne vertébrale Medicrea menait à bien sa cotation sur un marché américain au nom pour le moins ésotérique : OTCQX. Désireuse de faciliter l’acquisition de ses titres aux Etats-Unis et d’accroître sa liquidité, la biotech rejoignait par là même d’autres entreprises hexagonales admises sur cette plateforme, telles AXA ou Quantum Genomics.
Moins connu de ce côté-ci de l’Atlantique que le NYSE ou le Nasdaq, Bourses de valeurs règlementées, OTCQX est le marché de gré à gré américain, dit «over-the-counter market» : les échanges de titres y sont réalisés entre deux parties, acheteuse et vendeuse, le plus souvent par l’intermédiaire d’un courtier mais généralement sans l’intervention de tiers organisateurs. Y sont cotées des entreprises américaines, mais aussi quelque 200 sociétés étrangères impérativement listées dans leur pays d’origine.«En général, ces dernières souhaitent accéder à un vivier d’investisseurs américains désireux d’acquérir des titres libellés exclusivement en dollars, tout en étant soumises à des contraintes réglementaires et financières beaucoup moins lourdes que sur les marchés organisés», indique Alex Bafi, partner chez Clifford Chance.
20 000 dollars par an
Un allégement qui se manifeste tout au long de la cotation. En effet, sur le plan de la procédure, un listing au NYSE ou au Nasdaq implique notamment, pour les sociétés non domestiques, l’ordonnancement de leurs rapports annuels selon les normes de la Securities and Exchange Commission (Form 20-F) et l’audit de leurs états financiers par des CAC habilités par le Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB).