Dans un environnement de taux de plus en plus bas, les trésoriers voient les rémunérations offertes en contrepartie de leurs placements se rapprocher de zéro, quand elles ne sont pas déjà négatives. Une situation qui devrait s’amplifier dans les prochaines semaines, alors qu’un nouvel assouplissement de la politique monétaire européenne est anticipé. Même si leurs marges de manœuvre se réduisent, les directions financières peuvent toutefois encore bénéficier de plusieurs leviers pour améliorer leurs rendements.
- L’Euribor 3 mois négatif pendant plusieurs années encore
- Peu de changements de stratégie
- Les fonds monétaires court terme menacés
- Sécuriser sur une longue période les conditions actuelles des dépôts bancaires
- Profiter de la volatilité sur les marchés financiers
- Privilégier des actifs d’une durée supérieure à un an
- Favoriser les émetteurs périphériques
- S’intéresser aux emprunteurs non européens
- Se positionner sur des titres high yield… avec modération
«Aujourd’hui, je suis payé par les investisseurs pour emprunter leur argent alors que je dois en donner pour pouvoir placer ma trésorerie sur des produits sans risque. C’est le monde à l’envers !» Comme ce directeur financier d’un groupe du CAC 40, les financiers doivent depuis quelques mois apprendre à se familiariser avec un nouvel environnement. Depuis le premier abaissement par la Banque centrale européenne (BCE) de son taux de dépôt – soit la rémunération octroyée aux banques lorsqu’elles déposent leurs réserves excédentaires auprès de la BCE – en territoire négatif, en juin 2014, et la mise en œuvre du programme de rachat d’actifs (QE) de l’institution, il y a tout juste un an, les taux n’ont pas cessé de reculer dans la zone euro. Après l’Eonia (- 0,23 % la semaine dernière), puis les taux Euribor jusqu’à six mois (- 0,2 % pour l’Euribor 3 mois par exemple), l’Euribor 1 an (- 0,02 %) est ainsi passé pour la première fois de son histoire en territoire négatif, le 5 février dernier.
De quoi affecter sensiblement les performances des fonds monétaires, supports parmi les plus appréciés par les sociétés ayant du cash à placer.«Sous l’effet de la politique monétaire européenne, il devient de plus en plus compliqué d’offrir à nos clients des performances positives – nous y parvenons toujours sur l’ensemble de notre gamme monétaire –, d’autant que les spreads des émetteurs ont eu tendance, depuis le lancement du QE, à se resserrer nettement», confirme Eric Bourguignon,...