Alors qu’une nouvelle réglementation européenne devrait favoriser la généralisation des paiements instantanés à compter de l’an prochain, ce type de virements est aujourd’hui peu utilisé par les entreprises. De fait, beaucoup de directions financières considèrent que les bénéfices apportés par ce mode de règlement ne suffisent pas encore à compenser les problématiques induites par le temps réel en matière, notamment, de besoin en fonds de roulement et de pilotage du cash.
Décollage (enfin) imminent pour les paiements instantanés ? Permettant aux bénéficiaires d’être crédités des fonds qui leur sont dus en moins de dix secondes, ils ne représentent aujourd’hui que 12 % de l’ensemble des virements réalisés en Europe continentale, près de six ans après leur introduction sur le continent. Selon le consensus de marché, ils pourraient cependant très rapidement devenir majoritaires, ce dès 2026. A l’origine de cette accélération : l’adoption, le 13 mars dernier, du règlement (UE) 2024/886.
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Plus de surcoût
A ce jour, la lenteur du déploiement des virements instantanés est en grande partie expliquée par leur coût – en France, ils peuvent être facturés 1 euro, contre 0 euro pour un virement classique – ainsi que par une offre trop peu développée du côté des acteurs du paiement. « Près d’un tiers des prestataires européens de services de paiement n’ont toujours pas mis en place le virement instantané », pointe Alexandra Rosset Woloszyn, directrice de la business unit Corporate Trésorerie du cabinet de conseil Finegan. Deux freins que cette nouvelle réglementation va justement contribuer à lever. Au plus tard le 8 janvier 2025, les prestataires de services de paiement (PSP) situés dans un Etat membre dont la monnaie est l’euro devront en effet être capables de recevoir des virements instantanés (SEPA Instant Credit Transfer, ou SCT Inst). Puis, au plus tard le 8 octobre 2025, tous auront l’obligation d’être capables d’en émettre. De quoi ainsi permettre à l’ensemble des...