D’abord limité aux fonds monétaires court terme et à certains produits bancaires, le basculement en territoire négatif des rendements offerts par les supports de placements de trésorerie traditionnels s’est depuis généralisé. Alors que les rémunérations vont continuer de baisser dans les prochains mois, un nombre croissant d’entreprises réfléchit à s’orienter vers des solutions plus risquées.
«Nous sommes entrés dans l’ère glaciaire des placements ! Alors que nous parvenions encore à dégager une rémunération moyenne de 0,02 % mi-2017, j’ai dû informer il y a quelques semaines ma direction générale que nous allions dorénavant perdre de l’argent en déposant notre cash sur des produits adaptés.» Comme l’illustre ce directeur financier du CAC 40, la trésorerie des ETI et des grands groupes a pris un sérieux coup de froid. Habitués à s’orienter vers des OPCVM monétaires et des supports bancaires de court terme, ces entreprises ont vu au cours des derniers mois le rendement de l’intégralité de leurs placements traditionnels basculer en territoire négatif. Ainsi, les rares banques qui continuaient d’offrir un taux nul ou légèrement positif en contrepartie de dépôts à terme d’une durée d’un an ont récemment aligné leurs pratiques sur celles de leurs consœurs. Quant aux performances des fonds monétaires, elles se sont graduellement enfoncées sous le seuil de 0 %, pour aujourd’hui avoisiner - 0,10 % en règle générale. Déjà dans le rouge depuis plus d’un an, les rendements des fonds monétaires court terme ont de leur côté poursuivi leur chute, pour se rapprocher du taux Eonia (- 0,36 %).
Des excès de liquidité persistants
Malheureusement, cette tendance à la détérioration n’est pas près de s’inverser. «Tant que la Banque centrale européenne ne relèvera pas ses taux directeurs, les taux courts, sur lesquels est indexée la rémunération des placements de trésorerie, ne remonteront pas, prévient Laurent Gonon,...