Depuis la création en 2012 du marché Euro-PP, moins d’une entreprise sur dix y a levé de la dette sous la forme d’un placement privé à taux «variable». Ce mode de rémunération des prêteurs présente pourtant plusieurs intérêts, notamment en matière de coûts.
Entre 2012 et 2016, les entreprises ont réalisé près de 340 levées de dette sur le marché français des placements privés (Euro-PP), récoltant au passage environ 24 milliards d’euros, selon Dealogic. Alors que plus de 90 % de ces opérations sont à taux fixe, une poignée d’entre elles affichent pour leur part un coupon «variable». «Certes, la majorité des émetteurs préfèrent la sécurité et la visibilité offertes par les taux fixes, indique Marc-Etienne Sébire, avocat associé, CMS Bureau Francis Lefebvre. Mais certains emprunteurs peuvent toutefois avoir intérêt à prévoir un taux “variable” pour leur Euro-PP.»

De fait, une poignée de sociétés (Holgat, par exemple) a émis des Euro-PP dont le coût de financement correspond à l’Euribor 3 mois plus une marge prédéfinie. Entre fin 2014 et début 2015, le groupe agro-industriel Soufflet a par exemple émis 70 millions d’euros à six ans, 45 millions à cinq ans et 105 millions à sept ans, assortis de coupons Euribor plus une marge supérieure à 2 %. «Compte tenu du passage de l’Euribor de 0,081 % à – 0,33 % entre fin 2014 et aujourd’hui, nous avons pu bénéficier d’une diminution de nos frais financiers concernant ces deux lignes, et en particulier concernant celle de 70 millions d’euros, cette dernière n’étant pas “floorée”», se félicite Mathieu Guillo, responsable trésorerie et financement du groupe Soufflet (4,738 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015/2016).
Des clauses de step-up
Le plus souvent, les entreprises qui émettent des Euro-PP à...