Pascal Meysson, directeur général chez Alcentra, filiale de BNY Mellon, analyse les dernières tendances et évolutions observées au sein du secteur des prêts directs (direct lendings) et détaille les opportunités dans le secteur.
Quels sont les facteurs qui contribuent au développement du segment des prêts directs en Europe ?
Le déséquilibre croissant entre l’offre et la demande de prêts destinés aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) en Europe est à l’origine des opportunités dans le secteur. Selon nous, environ 30 à 35 milliards d’euros de capital ont d’ores et déjà été levés à des fins de financement direct en Europe depuis 2010. Or, nous pensons que la demande de prêts de la part des ETI dans la région est largement supérieure. Depuis la crise, l’assèchement de l’offre a été partiellement lié au durcissement du cadre réglementaire, qui a eu pour effet d’accroître le coût du capital pour les banques. Celles-ci ont ainsi réaffecté leurs ressources sur des actifs moins risqués. Les gérants de prêts directs ont pris la relève et ont comblé l’écart sur le marché. Parallèlement, la demande a augmenté du fait des importantes mannes de liquidité accumulées au sein du secteur du private equity, de la reprise des fusions et acquisitions et du nombre grandissant d’opérations de refinancement.
La dette privée est souvent citée comme une alternative attrayante au private equity. Pouvez-vous revenir sur les principales différences entre ces deux classes d’actifs ?
La principale différence provient de la liquidité. Les fonds de private equity ont généralement un horizon de dix ans, tandis que les fonds de prêts directs prévoient des périodes de blocage de six ans en moyenne. Ces derniers offrent également une source de revenus réguliers sur les intérêts et les frais perçus sur les prêts. Le private equity n’offre pas de tels revenus, et les éventuels dividendes versés proviennent essentiellement de la réalisation des actifs. En termes de rendement, les investisseurs en...