Qu’ils soient actionnaires, détenteurs de bons de souscription d’actions ou d’obligations, plusieurs investisseurs minoritaires ont initié au cours des derniers mois des campagnes de contestation à l’encontre du management de sociétés en restructuration. Une démarche semée d’embûches, en raison notamment d’un manque de moyens financiers et d’un cadre légal peu favorable.
C’est du jamais vu dans le monde français de l’asset management. Ce lundi 20 novembre, le tribunal de commerce de Paris se prononcera sur la légalité du plan de sauvegarde défini par le groupe parapétrolier CGG dans le cadre d’un recours initié par six sociétés de gestion. Détentrices d’obligations convertibles, ces dernières s’estiment lésées par les modalités de la restructuration financière adoptées la semaine dernière, qui accordent un traitement beaucoup plus favorable aux créanciers d’obligations high yield de l’entreprise (voir encadré).
Elles ne sont pas les seules à protester. De nombreux petits porteurs de CGG se sont en effet associés à cette démarche judiciaire inédite. «Lorsque nous avons commencé à contester les modalités du plan de sauvegarde, plusieurs d’entre eux ont en effet pris contact avec nous et, sans aller jusqu’à saisir le tribunal, ont participé activement à la contestation face au management», confirme Carole Imbert, responsable de la recherche chez Schelcher Prince Gestion et porte-parole du comité ad hoc représentant les porteurs d’Oceane de CGG.
Quelle que soit son issue, cette affaire vient rappeler que les frondes menées à l’encontre de sociétés cotées ne sont pas l’apanage des activistes. Dans les années 1990 puis au début des années 2000, minoritaires et dirigeants d’entreprises cotées s’étaient déjà opposés, en particulier chez Vivendi, Eurotunnel, Crédit Foncier de France… Si ces situations conflictuelles s’étaient raréfiées avec la...