Aucune entreprise ne peut estimer aujourd’hui être à l’abri d’une attaque provenant d’un fonds activiste. S’il est certes difficile d’anticiper une telle attaque, la société se doit de préparer une réponse appropriée.
Une entreprise doit-elle répondre à l’attaque d’un fonds activiste ? Plus qu’une question, c’est presque devenu un piège tant la manœuvre est risquée. D’abord, répondre du tac au tac semble suicidaire. «Nous avons répondu dans la foulée d’une attaque, de façon un peu impulsive et mal préparée. La situation s’est envenimée», regrette le directeur financier d’une entreprise française de reciblage publicitaire.
De même, snober son adversaire n’est pas non plus la meilleure solution. «Il existe un fort risque de spéculation en bourse pour une société cotée qui ne répondrait pas à l’attaque d’un fonds activiste», alerte Ariane Bucaille, associée audit au cabinet Deloitte. Et le cas du groupe Casino, qui a perdu plus de 10 % en une séance de bourse à la fin du mois d’août suite à une énième attaque du fonds Muddy Waters, l’a encore récemment démontré (voir encadré). Enfin, répondre à une attaque par une autre attaque ne résout rien. «Se braquer d’entrée de jeu est exactement ce qu’il ne faut pas faire, prévient Marc Lefevre, associé chez EY. La modération est vivement recommandée.»
Prendre le temps de l’analyse
De l’avis des spécialistes, s’il n’existe pas de recette miracle, certaines actions peuvent, pour autant, aider le management à déminer le terrain.
Ainsi, une société cotée doit toujours être organisée le plus en amont possible pour répondre à une attaque. «Les dirigeants d’une entreprise doivent constituer une petite équipe rapprochée capable d’analyser la situation et composée du CEO, du CFO et de spécialistes de la communication de crise financière souvent différents des conseils habituels», préconise Ariane Bucaille.
Cette «task force» est chargée...