En 2020, la trésorerie et la rentabilité des entreprises seront mises sous pression. Avec en point d’orgue, un risque d’impayés très fort qu’il faudra surveiller comme le lait sur le feu. Les entreprises devront regarder avec attention cinq indicateurs sous-jacents. Décryptage.
Des niveaux de stocks trop élevés
En 2019 et 2020, la demande française, domestique comme externe, ne devrait pas croître, ou à un rythme très modéré. Face à cette situation, les stocks des entreprises se sont accumulés : à l’heure actuelle, les stocks des entreprises françaises sont 30 % supérieurs à ce qu’on pourrait considérer comme un niveau normal. Qui dit stocks dit forcément coût de stockage, qui pèse sur la trésorerie. Mais qui dit stock dit aussi nécessité de déstocker en 2020. Et quand une entreprise veut réduire ses stocks, elle revoit ses prix de ventes à la baisse, ce qui affecte forcément ses marges. Avec une rentabilité moindre et des coûts qui augmentent, la trésorerie des entreprises françaises pourrait être fragilisée en 2020, ce qui peut laisser craindre une accentuation du risque d’impayés. Les secteurs qui pourraient souffrir le plus de leurs niveaux de stock ? La métallurgie, l’automobile et la chimie.
Les marges ont rebondi, mais ce n’était qu’éphémère
Fin 2018, le taux de marge des entreprises françaises atteignait 31,6 %, bien loin de son niveau d’avant-crise de 2007 (supérieur à 33 %). Un espoir a envahi l’économie française quand à la fin du S1 2019, le taux de marge a atteint 33,1 %. La performance est notable, mais elle n’est malheureusement que conjoncturelle : cette hausse est due au remplacement du CICE par une baisse des charges sociales pour les entreprises, et à la baisse du prix du pétrole. Le rebond constaté n’est malheureusement pas durable, et pire : les marges des entreprises françaises pourraient se contracter dès...