Alors que Rallye était placé en mai dernier sous procédure de sauvegarde financière, le tribunal de commerce de Paris a arrêté son plan de sauvegarde début mars. Dans le cadre de celui-ci, ses investisseurs en titres de créances négociables de court terme (NEU CP) vont voir le remboursement de leurs NEU CP être étalé sur 10 ans. Une première qui pourrait amener des gérants à devenir plus sélectifs.
C’est une première dont les acteurs du marché des titres de créances négociables de court terme, dit NEU CP (ex-billets de trésorerie), se seraient bien passés ! Dans le cadre de sa restructuration financière, le groupe Rallye a été autorisé par le tribunal de commerce de Paris, le 2 mars dernier, à étaler le remboursement de sa dette sur une période 10 ans. Un échelonnement qui va notamment affecter ses porteurs de dette de court terme. Si ce cas de figure s’était déjà appliqué pour des émetteurs étrangers (le groupe espagnol Abengoa, la banque portugaise Banco Espirito Santo, etc.), l’affaire Rallye crée un précédent en France.
Un programme non noté
Selon plusieurs intervenants, l’onde de choc reste certes circonscrite. «Dans la mesure où la situation financière du groupe n’était guère porteuse depuis de nombreux mois et où Rallye et son programme d’émission n’étaient pas notés, très peu d’investisseurs détenaient ses titres», évoque un gérant. Selon la Banque de France, l’encours de NEU CP de la maison mère de Casino ne s’élevait qu’à 58,5 millions d’euros à la fin du mois de janvier dernier, contre 74,5 millions un an plus tôt et… 636,6 millions début 2018 ! Pour autant, l’annonce a jeté un froid dans la communauté financière. «Au moment du placement de Rallye sous procédure de sauvegarde financière, en mai dernier, quelques investisseurs hésitaient encore à souscrire des NEU CP du groupe sur le marché secondaire, convaincus que ceux-ci ne pourraient pas faire l’objet d’une restructuration...