Le groupe pharmaceutique est la première grande entreprise française non financière à solliciter une petite agence européenne. Une décision motivée par des considérations méthodologiques et tarifaires.
C’est une première pour une entreprise industrielle française cotée. Sanofi, l’une des plus importantes capitalisations de l’Hexagone, a récemment choisi l’agence allemande Scope Ratings AG pour établir sa troisième notation de crédit globale, aux côtés de S&P et Moody’s. Jusqu’à présent, certaines grandes entreprises françaises non financières avaient déjà eu recours aux petits acteurs de la notation, mais cette démarche s’inscrivait systématiquement dans un cadre spécifique. Renault et Orange, par exemple, ont sollicité des ratings auprès d’agences japonaises lors d’émissions d’obligations libellées en yens, dites «samouraï».
Une évolution réglementaire
Le rapprochement de Sanofi et Scope Ratings découle en premier lieu d’une évolution de la loi européenne. Depuis 2013, date de publication d’un nouveau règlement (n° 462/2013) visant à déconcentrer un marché trusté par S&P, Moody’s et Fitch, les entreprises ayant recours à deux spécialistes de la notation de crédit doivent envisager de faire appel à un troisième prestataire détenant moins de 10 % de parts de marché. Libre à elles de refuser mais, dans ce cas, leurs raisons doivent être documentées chaque année auprès de l’AMF. En 2015, les petites agences homologuées par l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) comptaient pour seulement 7 % du marché européen de la notation de crédit.
«Poussés par cette contrainte juridique, nous nous sommes intéressés de plus près aux petits évaluateurs, rapporte Jean Fauquier, responsable des marchés de...