La fraude est devenue une préoccupation majeure. Peut-on parler d’un véritable harcèlement des entreprises françaises ?
Oui, c’est le mot, quand on sait que 77 % des entreprises ont été victimes d’une tentative de fraude externe en 2015 et que 17 % ont connu plus de 10 tentatives de fraude en un an* ! La France semble particulièrement visée par des bandes organisées francophones. Les fonds détournés transitent par plusieurs pays : les chances de récupération sont donc quasi nulles ! Les fraudes par usurpation d’identité, du type «faux président» mais aussi «faux client» ou «faux fournisseur» ont explosé depuis trois ans. Ces criminels en col blanc s’attachent dans un premier temps à collecter de l’information, en s’appuyant sur les éléments «publics», l’interrogation de salariés ou en s’introduisant dans les systèmes informatiques de l’entreprise pour, dans un second temps, attaquer de manière successive. En somme, ils y investissent du temps, donc ils tentent jusqu’à la faille. Il n’y a pas de profil-type : nous voyons tous les secteurs et toutes les tailles d’entreprises concernées. Ainsi, les fraudeurs tenteront de contourner les process existants, ou de les déjouer en usant par exemple de manipulation.
Quelles bonnes pratiques peuvent être mises en place ?
Il est clair que certaines bonnes pratiques peuvent réduire le risque de fraude. Au-delà de la sécurité informatique, il est primordial de mettre en place des procédures internes de contrôle, notamment pour être attentif aux changements d’interlocuteur en vérifiant son identité, aux demandes de livraison à une nouvelle adresse ou de modification de coordonnées bancaires. Une sensibilisation...