Afin d’enrayer la dépréciation du renminbi, la Chine a sensiblement durci les conditions de sorties de capitaux du pays. De quoi inquiéter de nombreuses entreprises, qui ont pour certaines été contraintes de suspendre leur cash pooling.
La Chine va-t-elle redevenir une trappe à liquidité ? Depuis fin 2013, le gouvernement avait adopté une série de mesures facilitant la vie des affaires, avec par exemple la création de «free trade zones» et l’assouplissement des règles permettant aux entreprises de faire remonter la trésorerie de leurs filiales locales au niveau du siège. Mais la donne vient d’évoluer. «Depuis le début du quatrième trimestre 2016, il est devenu extrêmement compliqué de rapatrier le cash de nos filiales chinoises en central», témoigne Bruno Chambriard, directeur financement et trésorerie de Bureau Veritas. Un écueil qui touche l’ensemble des acteurs, financiers comme non financiers. «Lors de la crise des marchés financiers asiatiques en janvier 2016, provoquée notamment par les inquiétudes des investisseurs quant à la solidité de l’économie chinoise, les autorités locales avaient déjà mis en place des restrictions portant sur les remontées de dividendes et les flux libellés en renminbis sortant du pays, rappelle un banquier. Des périodes d’assouplissement puis de durcissement s’étaient ensuite succédé dans le courant de l’année, avant que l’administration ne resserre de nouveau les vis en novembre.» Une décision visant à ralentir les sorties nettes de capitaux qui frappent la Chine depuis plusieurs mois – celles-ci se sont établies à 725 milliards de dollars en 2016, après 675 milliards un an plus tôt, selon l’Institute of Interna...