Souhaitant boucler rapidement une levée de fonds de 750 millions d’euros, Suez a procédé à un placement privé auprès d’institutionnels. Afin de limiter la dilution de ses actionnaires, le groupe leur a parallèlement accordé un délai de priorité, un mécanisme peu courant.
Moins de deux mois : c’est le délai qu’il aura fallu aux équipes financières de Suez pour refinancer l’acquisition de GE Water, réalisée aux côtés de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Après avoir levé le 3 avril 1,2 milliard d’euros sur le marché obligataire, puis 600 millions une semaine plus tard sous la forme de titres hybrides (dette subordonnée perpétuelle), la société a en effet bouclé le 22 mai une augmentation de capital de près de 750 millions d’euros. Une opération qui s’est notamment distinguée par sa structure. «Réalisée avec suppression du droit préférentiel de souscription (DPS), elle a reposé sur un placement privé auprès d’institutionnels, suivi de l’ouverture d’une offre au public de trois jours, durant laquelle les actionnaires existants ont bénéficié d’un délai de priorité, signale Cyril Court, responsable ECM pour l’Europe chez HSBC. Exception faite de Foncière des Régions, qui avait effectué une émission comparable début janvier, il fallait remonter à 2009 pour voir un corporate français, Korian en l’occurrence, opter pour un tel schéma.»
Le meilleur des deux procédés
Voie médiane entre un placement privé et une augmentation de capital avec maintien des DPS, cette solution présente plusieurs atouts pour un émetteur. «A la différence d’une augmentation de capital avec droits, qui dure environ deux semaines, elle permet une exécution plus rapide (construction du livre d’ordres en quelques heures, puis offre au public de trois jours) et de bénéficier potentiellement de conditions...