Forte d’un désendettement significatif, qui s’est traduit par un relèvement de sa notation de cinq crans, la société TDF Infrastructure vient de boucler sa première émission obligataire. Une opération qui a nécessité un travail important de pédagogie auprès des investisseurs.
Candidat depuis plusieurs années à une levée de fonds sur le marché obligataire, TDF Infrastructure vient enfin de concrétiser ce projet de longue date. L’exploitant français d’un réseau d’infrastructures dédié à la diffusion des médias et des opérateurs télécom (734,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014-2015) a en effet finalisé sa première émission, mi-octobre. Un dénouement qui conforte un peu plus le changement de profil financier du groupe.
De nouveaux actionnaires de long terme
Jusqu’en début d’année, TDF, sous LBO, bénéficiait chez S&P d’une notation «B». Ce rating, dans le milieu de la catégorie high yield, reflétait alors son endettement élevé : lesté d’une dette d’environ 3,8 milliards d’euros, il affichait un levier excédant sept fois son Ebitda ! De quoi susciter la réticence de nombreux gérants obligataires… jusqu’au rachat de la société, bouclé le 31 mars dernier. A l’issue d’un processus de vente ayant duré plus d’un an, TDF a été repris par plusieurs investisseurs, dont le fonds de pension canadien PSP Investments (voir encadré). Outre l’arrivée à son capital d’actionnaires de long terme, le groupe a surtout profité d’un assainissement de sa structure financière. «D’un montant de 3,6 milliards d’euros, dette incluse, le rachat de TDF – seules les activités françaises ont été reprises – a été effectué à hauteur de 2,2 milliards d’euros en fonds propres, rappelle Robin Phavorin, directeur financement, trésorerie et relations investisseurs. De facto, notre levier a été considérablement abaissé, à environ 3,5 fois aujourd’hui.»