Plusieurs entreprises ont procédé au cours des derniers jours à des émissions d’hybrides, ces titres d’une durée perpétuelle assimilables à des quasi-fonds propres. L’appétit renforcé des investisseurs pour cette classe d’actifs leur procure des conditions d’emprunt extrêmement attractives.
Accor, Total, LafargeHolcim, Orange… Au cours des dernières semaines, les émetteurs français se sont montrés très actifs sur le marché des titres hybrides. Dans la mesure où elles affichent une maturité perpétuelle, ces «obligations» présentent pour l’emprunteur l’avantage d’être assimilables à des quasi-fonds propres à hauteur de 100 % sous le référentiel IFRS, et à hauteur de 50 % par les agences de notation, renforçant de fait les ratios financiers. La dynamique ne concerne pas seulement la France. «Dix émissions ont été réalisées au cours du premier trimestre, pour un montant global de 8,9 milliards d’euros, indique Franck Hergault, managing director en charge de l’origination obligataire corporate chez Crédit Agricole CIB. L’an dernier à la même époque, le nombre d’opérations avait certes été plus important (14), mais les sommes émises avaient été inférieures de l’ordre de 22 %.»
Des opérations largement sursouscrites
Conséquence directe d’un regain d’appétit des investisseurs pour cette classe d’actifs, cette effervescence tient à plusieurs facteurs. D’abord, l’aversion pour le risque a sensiblement diminué par rapport à l’an dernier. «Durant le quatrième trimestre 2018, les marchés s’inquiétaient vivement de la perspective d’un hard Brexit, redoutaient les effets de la fin du programme de rachat d’actifs (QE) de la Banque centrale européenne sur les taux et les spreads, et s’alarmaient des répercussions de la guerre commerciale en cours sur la croissance mondiale, rappelle Gauthier Durant, director au sein...