A moins de trois mois du référendum sur le maintien ou la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les interrogations autour des conséquences d’un éventuel Brexit se font de plus en plus pressantes. Même si les entreprises françaises se veulent, dans l’ensemble, confiantes, les enjeux pour leurs équipes financières et juridiques n’en sont pas moins importants. Souvent peu investis dans des actions britanniques, les investisseurs, pour leur part, n’ont pas modifié jusqu’à présent leurs positions
Pour de nombreux observateurs financiers, la situation n’est pas sans rappeler le «Grexit». Ayant atteint son paroxysme en juin 2015, le scénario d’une sortie de la Grèce de la zone euro n’avait pas suscité d’émoi au sein des directions financières dans un premier temps, avant que leurs inquiétudes se renforcent au fur et à mesure que les réunions «de la dernière chance» des dirigeants européens se succédaient. «Jusqu’à la fixation de la date du référendum, peu d’entreprises françaises nous interrogeaient sur la thématique du Brexit, témoigne un responsable de la Chambre de commerce franco-britannique. Mais, depuis un mois environ, les sollicitations ont explosé.»
Des investissements suspendus
Du côté des grands groupes français présents outre-Manche, les équipes financières se refusent à tout commentaire, arguant que le Royaume-Uni restera membre de l’UE. Un optimisme de façade qui masque en réalité des préoccupations croissantes. «Comme au moment du Grexit, lorsque la plupart des sociétés avaient établi des scénarios afin de pouvoir réagir rapidement en cas de sortie du pays de l’Union monétaire, tous les groupes potentiellement concernés réfléchissent actuellement aux conséquences d’un Brexit et aux mesures qu’il conviendrait de mettre en œuvre», signale un responsable financier d’une entreprise du CAC 40.
Si aucune société ne semble envisager un départ du Royaume-Uni en cas de sortie du pays de l’UE, leur développement sur ce marché est pour l’instant mis en veille. «Alors que nous envisagions...