Dans une décision du 24 octobre, la commission des sanctions de l’AMF a infligé 40 000 euros d’amende à un journaliste pour avoir transmis une information privilégiée. Une première.
La parution imminente d’un article de presse sur un groupe coté peut-elle constituer une information privilégiée entraînant un manquement d’initié ? Oui, vient de répondre la commission des sanctions de l’AMF le 24 octobre dernier.
L’affaire remonte à 2011. A cette époque, un journaliste londonien réputé publie quotidiennement depuis des années un rapport dans un grand quotidien dans lequel il livre des informations sur des groupes cotés. Le 8 juin à 21 h 41, il écrit : «LVMH, le groupe français dirigé par le milliardaire Bernard Arnault, serait en train de préparer une opération de rachat à un prix choc de 350 euros par action Hermès, qui est depuis longtemps célèbre pour avoir convaincu les célébrités amoureuses de shopping comme Victoria Beckham et Sharon Stone de payer plus de 3 000 livres pour acquérir ses sacs Birkin.» Ce n’est pas le premier article qui paraît sur le sujet. En effet, depuis la déclaration de franchissement de seuil publiée par la société LVMH le 21 décembre 2010, le marché anticipe une opération, et, d’ailleurs, l’AMF note qu’entre le 11 mai et le 7 juin 2011 plusieurs articles sont publiés évoquant une possible «prise de contrôle lente» de Hermès par LVMH. La seule différence c’est que l’article du Daily Mail évoque un prix : 350 euros par action. Prix qui représente une prime de 86 % par rapport au cours de clôture de la séance du 8 juin 2011 (187,50 euros) et dont l’annonce va forcément faire bondir le cours.
Rumeur privilégiée
Ce ne serait pas un problème en soi si, en...