De plus en plus d’entreprises décident de mettre en place un prix interne du carbone. Une stratégie qui leur permet d’intégrer le surcoût lié aux émissions de CO2 dans le cadre de leurs investissements.
A la suite de la COP 21, les initiatives des entreprises en matière environnementale ont fleuri. Au sein des directions financières, plusieurs ont notamment commencé à internaliser volontairement le coût économique attaché aux émissions de CO2 dans leurs décisions d’investissement. «Plus de 30 % des entreprises du CAC 40 ont déjà entrepris ce type de démarche, estime Alexis Gazzo, associé au sein du cabinet EY. Les premières ont été des sociétés du secteur de l’énergie ou des infrastructures, mais depuis deux ans, ce phénomène a pris de l’ampleur et s’est étendu à d’autres secteurs.» Certes, aucune obligation ne contraint pour l’instant les groupes en ce sens. Mais certains préfèrent anticiper une éventuelle évolution réglementaire.
De plus, cette démarche s’inscrit souvent dans un contexte de réflexion environnementale plus large tant de la part des sociétés (voir encadré) que des parties prenantes. «Certains de nos clients ou de nos investisseurs se fixent eux-mêmes des objectifs de réduction de gaz à effet de serre, indique Emmanuel Normant, directeur du développement durable de Saint-Gobain. Ils nous interrogent donc sur les moyens que nous mettons en œuvre pour réduire nos propres émissions.»
Deux options possibles
Deux options se présentent aux entreprises ayant saisi la mesure de ces enjeux. «Très peu choisissent d’instaurer une taxe interne carbone qui impliquerait notamment des flux entre les unités de production, observe Julien Perez, senior manager chez EY. La plupart préfèrent, au...