Un an après la première vague de la Covid-19 et trois confinements successifs, quel est le bilan de la situation économique des entreprises françaises ? Pouvons-nous espérer un redémarrage serein ? Comment les entreprises s’organisent-elles ?Eclairage de Guillaume Masseron, associé chez June Partners, cabinet de conseil opérationnel qui accompagne les entreprises dans leur transformation.
Pouvez-vous revenir sur la situation des entreprises depuis le début de la crise sanitaire ?
La crise de la Covid-19 a été un véritable choc pour l’économie française. Selon l’Insee, le PIB de la France a chuté de 8,2 % sur l’année 2020. Pourtant, le nombre de défaillances d’entreprises n’a jamais été aussi bas. Cela s’explique par l’intervention massive de l’Etat qui, à travers de très nombreuses aides apportées aux entreprises telles que la mise en place du PGE (prêt garanti par l’Etat), le recours à l’activité partielle ou les reports de charges sociales et fiscales, a permis de limiter les faillites et de mettre certaines entreprises « sous perfusion ». Si l’Etat n’avait pas proposé de tels dispositifs, le nombre de défaillances d’entreprises aurait été sans doute deux fois plus important !
Mais il est clair que la situation reste toujours aussi délicate plus d’un an après. La crise sanitaire perdure et continue de fragiliser l’activité des entreprises, avec une rentabilité réduite du fait de la baisse de productivité en raison des différents confinements et de la chute de la consommation des ménages, ainsi qu’une dette financière très élevée.
La deuxième partie de l’année sera probablement plus favorable avec une reprise attendue mais qui sera tout de même limitée. De plus, l’incertitude économique et la possible poursuite de la crise sanitaire auront un impact sur le moral des ménages et donc sur la reprise de la consommation.
Malgré le redémarrage de l’activité, quelles sont les difficultés que les entreprises pourraient rencontrer en cette deuxième partie de l’année ?
La deuxième partie de l’année s’annonce pleine de défis pour les entreprises. En raison de l’arrêt progressif du soutien de l’Etat, et de la mise sous perfusion des entreprises dites « zombies », les spécialistes du risque s’attendent à près de 45 000 défaillances d’entreprises en 2021 et 62 000 en 2022 (source Euler Hermes).