Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire tente d’obtenir à Bruxelles une réforme du marché de l’électricité, afin de limiter la hausse des prix. Mais les prix de l’électricité dépendront toujours des énergies fossiles, d’où la persistance d’une forte volatilité.
Emmenée par le ministre français des Finances Bruno Le Maire, l’offensive des pays du Sud en faveur d’une réforme du marché européen de l’électricité a été rapidement contrée par les pays du Nord. Les premiers, parmi lesquels figuraient, outre la France, l’Espagne et le Portugal, se sont vu opposer une fin de non-recevoir de la part de la Commission européenne, soutenue par neuf pays du nord de l’Europe (Allemagne, Autriche, Luxembourg, Danemark, Estonie, Finlande, Irlande, Lettonie et Pays-Bas). Bruno Le Maire souhaitait que soit organisée une politique européenne d’achats groupés de gaz, afin de garantir l’approvisionnement, à un prix modéré – à l’image de ce qui a été fait pour les vaccins – et que soit mis un terme au principe de tarification de l’électricité au coût marginal. Ce principe aboutit aujourd’hui à ce que le prix de l’électricité évolue sur le marché européen – et donc français – parallèlement à celui du gaz, alors que cette énergie fossile ne contribue qu’à la marge, en France, à la production d’électricité. 85 % à 90 % de l’énergie électrique consommée dans l’Hexagone sont décarbonés, trouvant leur origine principalement dans le nucléaire.
Le risque du black-out
Issu de la théorie économique néo-classique, le mode de tarification « au coût marginal » recouvre simplement l’idée d’un prix de marché fondé sur le coût de production de la dernière unité produite d’un bien ou d’un service. Celui-ci est supérieur au coût moyen de production, en raison de rendements décroissants. En...