L’ EUROC (Euro Coin) que vient de lancer la société américaine Circle pourrait devenir un stablecoin d’envergure mondiale, paradoxalement non soumis à la règlementation européenne. L’image inversée de l’eurodollar des années 70, quand les dépôts en dollars accumulés à Londres s’échangeaient hors de tout contrôle des Etats-Unis.
Le 30 juin dernier, la société américaine Circle a lancé son nouveau stablecoin, l’EUROC (ou Euro Coin), ainsi qu’elle l’avait annoncé le 16 juin dernier. Un stablecoin est une cryptomonnaie dont la valeur est liée à une monnaie ayant cours légal (on parle de monnaie « fiat »), en l’occurrence l’euro (il peut toutefois être également lié à tout autre type d’actifs, y compris numériques). Il s’agit donc d’une alternative aux autres cryptomonnaies très volatiles comme le bitcoin ou l’ether, qui ne font référence à aucun actif pour les besoins de la détermination de leur valeur. Sur son site Internet, Circle annonce que l’EUROC est à 100 % adossée à une réserve constituée par des avoirs libellés en euros déposés auprès d’une banque américaine (Silvergate Bank). Au surplus, l’EUROC sera remboursable pair à la demande de leur détenteur (soit une valeur de 1:1). Ces caractéristiques le distinguent des stablecoins qualifiés d’algorithmiques, qui ne sont pas « physiquement » adossés, mais qui ne font que lier de manière abstraite leur valeur à celle d’un actif de référence. On relèvera que l’UST créé en 2020 par la société Terra (Luna) et qui s’est effondré sur fond de chute générale des cryptomonnaies, est un stablecoin algorithmique.
Circle n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’elle émet l’USDC (ou USD Coin), un stablecoin adossé au dollar US (et dont la valeur est également garantie par une réserve dans la même devise), dont la capitalisation de marché dépasse les 54 milliards de...