Le retour aux performances d’avant l’emballement de 2021-2022, la disponibilité de liquidités importantes, des marchés sous-jacents toujours en croissance et le regain de prudence des investisseurs de l’économie de la tech dessinent les nouveaux contours du financement d’un secteur en mutation, où les entreprises du small et mid-market (smid) capables d’être rentables peuvent tirer leur épingle du jeu.
2021 et le premier semestre de 2022 ont marqué une période d’euphorie voire de surchauffe pour la tech. En première ligne d’un processus accéléré de transformation d’une société forcée de repenser ses modes de travail, de communication et de consommation sous l’effet de la pandémie de Covid-19, le secteur est devenu une valeur refuge par excellence pour les investisseurs. Le nouveau désordre mondial qui a succédé à la pandémie a rebattu les cartes et le second semestre de 2022 tout comme l’année 2023 ont vu les valorisations boursières fondre avec le retour de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, faisant éclater, par effet domino, une certaine « bulle » de la tech.<br/>La fin de l’euphorie marque-t-elle pour autant une crise structurelle ? Certainement pas. Après deux années hors norme d’une tech qui semblait alors immunisée aux aléas macroéconomiques, le secteur retrouve finalement une vitesse de croisière plus prudente, signant une forme de maturité prometteuse.
En témoignent des valorisations qui, bien que chahutées en 2022-2023, ont renoué avec les niveaux de performance réalisés avant l’emballement de 2021-2022, attestant d’une croissance certes moins élevée, mais bien au rendez-vous. Ainsi, sur le mid-market, l’Index Argos1 met certes en évidence un ralentissement du volume des transactions entre 2021-2022 et 2022-2023, mais il fait aussi apparaître une stabilisation des valorisations, avec un multiple médian de 9,9 fois l’Ebitda au troisième trimestre 2023 – moins que le pic de 11,6x atteint en 2021 mais dans la continuité de la période 2018-2020.