En quelques années seulement, le marché français des fintechs a crû de quelques dizaines à plusieurs centaines d’entreprises. Une expansion soutenue par la structuration d’une offre de financements privés, et par la mise en place d’initiatives réglementaires et d’accompagnement de la part des pouvoirs publics. Néanmoins, la France doit pallier certaines carences, comme la sous-capitalisation de ces start-up, pour espérer se hisser au niveau des grandes places mondiales de la finance innovante.
Réaliser des virements de compte à compte sans passer par sa banque, faire fructifier son épargne grâce à un conseiller virtuel et à des algorithmes, ou financer des projets au moyen d’une cagnotte en ligne ou par le biais de prêts de particuliers… Ces dernières années, de tels services ont été rendus possibles par les fintechs (contraction de «finance» et «technologie»), ces entreprises disruptives qui révolutionnent l’industrie financière grâce aux technologies de la mobilité, à l’intelligence artificielle, à la collecte et à l’analyse des données (big et smart data) et au cloud. «Ce bouleversement des usages est d’autant plus saisissant qu’à l’aube de la présente décennie, de tels acteurs se comptaient encore sur les doigts d’une main dans l’Hexagone, tandis que le terme “fintech”, lui-même, n’était familier que d’une poignée d’initiés», rappelle Julien Maldonato, associé industrie financière chez Deloitte.
Une cinquantaine de créations par an
Devenu entre-temps un «secteur à part entière de notre économie», dixit Emmanuel Macron, le marché français des fintechs est aujourd’hui constitué de 300 à 400 sociétés implantées sur l’ensemble des segments d’activité de l’industrie financière : paiement (Lydia), financement (Younited Credit, October), gestion de compte bancaire (Bankin’, Qonto), investissement (Yomoni), assurance (Alan), mise en conformité (Doctrine.fr), blockchain (Ledger) et services aux professionnels des secteurs financiers (Tinubu Square). A fin 2018, 234 étaient détentrices de l’un des 16...