Interview de Cyrille Breucq, associé, June Partners.
La direction financière est-elle en retard en matière de digitalisation ?
Au cours des dernières années, les DAF ont davantage été mobilisées par des changements réglementaires (IFRS SOX notamment) et la gestion des incidences de la crise économique (optimisation du BFR, génération de cash ou encore opérations de renégociation de dettes). La digitalisation n’était pas une priorité dans l’agenda des DAF. Par ailleurs, d’autres projets initiés en réponse à la pression sur les coûts se devaient d’aboutir et, parfois, de poser un premier socle (mise en place d’ERP et /ou de CSP).
Depuis peu, nous constatons un intérêt plus grand pour cette révolution industrielle même si les freins au changement demeurent ; la perspective de nouveaux processus, d’une réorganisation des postes inquiète alors même que le digital doit être considéré comme le principal levier de performance de la DAF. Derrière ce terme de performance, plusieurs axes : la réduction des délais et des coûts ou encore l’augmentation du taux de services et le recentrage des équipes sur les tâches à plus forte valeur ajoutée. Le digital permet d’améliorer la performance et les DAF en ont bien pris conscience.
Que peut apporter la digitalisation à la fonction finance ?
Elle confère une agilité importante (dans le cas d’une acquisition par exemple) et permet de recentrer les équipes sur les travaux à forte valeur ajoutée. Dans les faits, il y a plusieurs niveaux de digitalisation au sein de la DAF : le transactionnel (avec la dématérialisation et la robotisation des flux) et le décisionnel avec des technologies permettant du temps réel sur des modélisations...