Le rôle de la Mission French Tech, créée en 2013, a considérablement évolué ces deux à trois dernières années.
Le Next 40 et le French Tech 120 ont été lancés respectivement en septembre et janvier derniers. Quels objectifs poursuivent ces deux programmes ?
Le rôle de la Mission French Tech, créée en 2013, a considérablement évolué ces deux à trois dernières années. Autrefois représentante institutionnelle du mouvement et de la culture start-up, elle s’est progressivement muée en une administration dont la visée principale est de permettre le développement économique de l’écosystème français. Pour être pérenne, cette expansion passe nécessairement par la création d’entreprises d’envergure, référentes dans leurs domaines, capables non seulement de résister à la concurrence des géants américains et chinois mais encore d’imposer leurs vues sur des sujets liés au traitement et au stockage des données, aux contenus diffusés, à la protection des utilisateurs ou encore à l’égalité devant l’impôt. Alors même que la valorisation cumulée des 40 premières pépites de l’écosystème hexagonal est inférieure, aujourd’hui, à celle d’une société américaine comme Stripe, la voix de la France, fatalement, ne peut pleinement porter sur ces sujets. Les dispositifs de soutien aux fleurons de la Tech que sont le Next 40 et le French Tech 120 doivent servir ces enjeux de souveraineté française et européenne.
Une partie de l’écosystème déplore justement cette focalisation sur l’hypercroissance au détriment de la rentabilité, de la représentativité géographique ou de la durabilité. Que lui répondez-vous ?
Nous entendons ces critiques, mais assumons pleinement l’importance accordée aux levées de fonds et à la croissance des revenus, seules à même de garantir la pérennité de l’écosystème, son maintien dans le giron français et la défense de la souveraineté nationale. De mon point de vue, certaines de ces objections ne sont pas, en outre, pleinement...