A peine remise de l’ivresse du mondial de football 2018, la France se tourne déjà vers de nouveaux rendez-vous sportifs : l’organisation de la Coupe du monde de rugby en 2023 mais surtout celle des JO de 2024. La désignation de Paris comme ville-hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, si elle est source de défis, constitue avant tout une véritable opportunité pour les acteurs de l’immobilier.
Par Benjamin Bill, avocat associé, et Christelle Labadie, Professional Support Lawyer
Symbole de sport, de paix et de diversité, les JO sont une formidable fenêtre d’exposition du pays d’accueil et représentent également un véritable défi, au niveau économique bien entendu, mais aussi en matière de renouvellement urbain.
Pour certaines villes, comme récemment Rio, l’état des lieux post-JO est un échec. Nombreuses sont ainsi les installations olympiques abandonnées et vouées à la décrépitude ; ces fameux «éléphants blancs» dont l’entretien et l’exploitation s’avèrent ruineux pour le pays hôte. A Rio, sont également au point mort les travaux d’adaptation de nombreuses installations qui devaient avoir lieu au profit des habitants de la métropole brésilienne.
En revanche, les JO peuvent relancer une ville ou lui donner une nouvelle personnalité. Songeons par exemple à Barcelone qui, lors de sa désignation pour les JO de 1992, n’était qu’une ville industrielle, une sorte de Manchester de l’Espagne. Elle a su mettre à profit le tremplin représenté par les Jeux pour revoir intégralement son tissu urbain : ouverture de la ville vers la mer, réorganisation du trafic automobile, homogénéisation du centre-ville avec la périphérie, rapprochement des quartiers résidentiels et des lieux d’activité, etc. Barcelone est désormais devenue une grande métropole économique, culturelle et touristique européenne, véritable vitrine de l’Espagne.
C’est désormais à notre tour, acteurs publics et privés, de nous inspirer des bons exemples et d’y ajouter la French Touch, afin que, dans une vision à long terme, les JO de Paris 2024 deviennent le terreau d’un renouveau urbain, aussi bien par le développement de nouveaux réseaux de transports en commun que par la modernisation urbaine de certains territoires, tels ceux de la Seine-Saint-Denis.
S’agissant des obstacles, outre les contraintes budgétaires, nous pensons notamment à la réalisation des installations dans des délais contraints – la question de partenariats entre acteurs du secteur immobilier pourra se poser – ou bien à la reconversion efficiente des installations dans le temps.
Nous souhaitons présenter dans cette Lettre les dispositions récemment adoptées qui permettent un assouplissement des règles relatives à l’urbanisme, la construction et la propriété publique, à l’image de la loi n° 2018-202 du 26 mars 2018 et du décret n° 2018-512 du 26 juin 2018, pour assurer la mise en œuvre et le respect des engagements souscrits par la France auprès du Comité international olympique afin de faire de ces Jeux un succès sportif et durable en termes d’aménagement urbain.