Alors que les obligations réglementaires en matière de finance durable vont bientôt s’alourdir pour les entreprises moyennes, la pression de leurs partenaires commerciaux et financiers commence déjà à se faire sentir. Ces derniers leur réclament de nombreuses informations concernant la RSE, ainsi qu’un plan d’action clair et structuré pour réduire leur impact. Mais les PME et ETI ont beaucoup de difficultés à satisfaire ces demandes.
« Une démarche RSE globale qui couvre tous les sujets, c’est quasiment introuvable aujourd’hui chez une PME. » Ce constat sans équivoque est celui d’Isabelle Mercier, directrice du développement au sein du cabinet de conseil Katalyse, spécialisé dans les entreprises de taille moyenne et intermédiaire. « Seule une très faible partie des PME sont véritablement actives en conscience sur les sujets de responsabilité sociétale des entreprises, tandis qu’une grande majorité d’entre elles sont peu ou pas actives du tout », ajoute-t-elle. Du côté des ETI, le bilan n’est pas beaucoup plus probant. « De nombreuses entreprises approchant les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires n’ont jamais fait de bilan carbone », alerte Emmanuel Flattet, cofondateur du cabinet conseil, d’expertise comptable, et d’audit, Figures, qui s’est spécialisé, depuis sa création en 2021, dans les questions de transition écologique.
Des remontées de terrain confirmées en septembre dernier par l’étude d’Argos Wityu, réalisée en collaboration avec le BCG : si, selon cette dernière, 84 % des 700 PME et ETI interrogées considèrent la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) comme « importante » voire « critique », elles ne sont que 11 % à avoir investi massivement dans la décarbonation de leur entreprise dans le cadre d’une approche structurée, incluant la mesure de leurs émissions de GES et la conception d’une feuille de route. Bien que conscientes des enjeux, les PME et ETI ont, semble-t-il, du mal à passer à l’action.