Après trois ans de désaffection, les marchés d’actions émergentes commencent à nouveau à séduire les investisseurs. Si les fondamentaux s’améliorent et les niveaux de valorisation restent faibles, cette classe d’actifs demeure risquée et très hétérogène.
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Les investisseurs reviennent progressivement sur les marchés émergents. Si sur les cinq premiers mois de l’année, les fonds européens sur les actions émergentes enregistrent encore une décollecte de 240 millions d’euros selon Morningstar, cette tendance devrait rapidement s’inverser. Sur le seul mois de mai, ces fonds ont en effet réuni près de 1,5 milliard d’euros. Cet appétit des investisseurs européens pour les actions émergentes est également perceptible chez leurs homologues à l’international. «Depuis avril, plusieurs milliards de dollars affluent quasiment chaque semaine dans les marchés d’actions émergentes, un phénomène qui n’était pas arrivé depuis plusieurs années, constate Cyriaque Dailland, analyste-gérant chez Convictions AM. Déçus par les performances de ces marchés depuis trois ans, les investisseurs y avaient massivement retiré leurs capitaux, en particulier l’an dernier, mais ils semblent aujourd’hui reprendre confiance en cette classe d’actifs.»
Plusieurs changements, d’ordre politique ou encore économique, ont en effet constitué des catalyseurs importants dans le retournement d’opinion des investisseurs sur ces marchés. «La situation politique s’éclaircit dans plusieurs pays émergents, notamment à la suite du résultat des élections en Inde, ou encore grâce aux prochaines échéances électorales qui auront lieu en Indonésie ou en Turquie», souligne Isabelle Irish, gérante chez Baring Asset Management. Les investisseurs ont également été rassurés par l’actuel apaisement du conflit entre l’Ukraine et la Russie ou encore par la politique menée en Chine qui rassure sur les perspectives de croissance au pays.»