Cinq pays européens viennent de signer une déclaration conjointe pour une taxonomie européenne sans nucléaire… contre les positions défendues par la France. La voix des investisseurs institutionnels pourrait faire pencher la balance.
Le lancement de nouveaux réacteurs nucléaires fut la surprise de l’allocution d’Emmanuel Macron, le mardi 9 novembre dernier. Une annonce stratégique, sur fond de polémiques européennes, alors que la présidence française de l’Union européenne commence le 1er janvier prochain, pour six mois.
Une douzaine de pays de l’Union européenne, dont la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, se sont rapprochés, à l’initiative de Paris, afin de verdir le blason du nucléaire et du gaz naturel, et de les faire entrer dans la taxonomie européenne. Ce texte, qui doit permettre de mesurer la part verte des activités d’une entreprise ou d’un produit financier, a été définitivement adopté par les autorités politiques de l’Union européenne en 2020, mais le travail de classification devrait nécessiter encore quelques semaines.
Le 22 octobre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, déclarait que l’Union européenne avait besoin du nucléaire et du gaz comme « sources d’énergie stables ». Quelques jours après, un document non officiel circulait à Bruxelles, annonçant que le gaz et le nucléaire seraient proposés pour une inclusion dans la taxonomie.
Une montée au créneau des investisseurs réunis dans les PRI
Depuis, plusieurs personnalités européennes appellent à revenir au projet initial. Professeur à l’université de Dublin et membre du groupe technique d’experts à l’origine du texte, Andreas Hoepner a lancé le 3 novembre une « alerte rouge » sur LinkedIn, largement relayée, dénonçant le « machiavélisme » de la France. « La...