Face au tarissement de la liquidité sur les marchés obligataires, les gestionnaires ont tendance à revoir la composition de leur portefeuille. Ils intègrent également de nouveaux dispositifs, comme le swing pricing, pour répercuter le coût de la liquidité sur les investisseurs.
Le manque de liquidité sur les marchés obligataires n’a cessé d’être pointé du doigt ces derniers mois. Dès le premier trimestre 2015, la Banque des règlements internationaux avait alerté sur ce problème, notamment sur les obligations d’entreprises. De nombreux régulateurs se sont ensuite penchés sur cette question, à l’instar de l’AMF qui a publié une étude en fin d’année dernière. Si le gendarme boursier français a rassuré sur la liquidité des obligations françaises qui a retrouvé son niveau d’avant 2011, il a néanmoins souligné le fait que cette amélioration se concentre uniquement sur les actifs les moins risqués, faisant ainsi peser un risque en cas de choc violent sur les marchés. Plus récemment, son homologue britannique, le FCA, s’est penché également sur cette question en rappelant, début mars, les bonnes pratiques à mettre en œuvre par les gérants pour gérer la liquidité dans leurs portefeuilles obligataires.
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Ces derniers n’ont cependant pas attendu les recommandations des régulateurs pour adapter leur façon de travailler. «Depuis plus de cinq ans, nous avons mis en place une politique stricte de contrôle de la liquidité dans nos portefeuilles obligataires, indique Dimitri Andraos, responsable de la gestion de taux et crédit de Swiss Life Asset Managers. Certes, nous affinons nos outils en fonction du contexte de marché, mais notre gestion prend en compte cet aspect depuis longtemps.»
Une augmentation du cash
Cette prise en compte du manque de liquidité sur les marchés a d’abord...