L’année 2019 figurera parmi les années paradoxales sur les marchés financiers : les performances sur l’ensemble des actifs financiers européens sont bonnes mais les investisseurs s’en tiennent à distance. Dans un contexte politique difficile, ils s’inquiètent de la dégradation attendue des indicateurs macroéconomiques que les banques centrales pourraient ne pas pouvoir juguler.
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Contre toute attente, 2019 devrait se révéler une bonne, voire une très bonne année pour les actifs européens, qu’il s’agisse des obligations ou des actions. «La performance des obligations souveraines européennes a été en moyenne de 10 % entre le 1er janvier et le 7 octobre 2019. Elle s’est élevée à 6,8 % en ce qui concerne les indices sur obligations d’entreprises notées investment grade et à 8,6 % pour ceux sur le crédit high yield euro», détaille Laurent Tignard, responsable de la gestion multi-asset pour la clientèle institutionnelle chez Amundi. Les fonds obligataires high yield euro commercialisés en France ont délivré une performance moyenne au 27 septembre de 6,7 %, les 10 premiers, dont Degroof Petercam Asset Management, Candriam ou encore Twenty First Capital, enregistrant une performance comprise entre 10,78 % et 8,98 %, selon Six Financial Informations. Les marchés actions européens ne sont pas non plus en reste. «Depuis le début de l’année, la zone euro a progressé de 15 % (au 7 octobre), en ligne avec le MSCI World (14 %)», poursuit Laurent Tignard. Les fonds spécialisés sur les actions européennes ont ainsi pu générer en moyenne une performance (arrêtée au 27 septembre) de 16,94 %.
Vers une récession
Mais paradoxalement, rares sont les investisseurs à en avoir tiré profit. «La hausse des marchés, en particulier sur les marchés actions, s’est faite sans grande participation des investisseurs, commente Olivier de Berranger, directeur de la gestion d’actifs à La Financière de...