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Dette corporate : les investisseurs face au nouveau QE

Publié le 20 septembre 2019 à 10h33    Mis à jour le 20 septembre 2019 à 15h50

Séverine Leboucher

En annonçant un nouveau programme de rachat d’actifs, la BCE a confirmé les anticipations des marchés. Mais après des mois de baisse de taux et de compression des spreads des obligations d’entreprises, la marge de manœuvre pour les investisseurs obligataires en quête de rendement se réduit comme peau de chagrin.

Pour son avant-dernière conférence de presse comme président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi n’a pas voulu décevoir les marchés. En annonçant le 12 septembre la mise en œuvre d’un programme de rachats d’actifs à partir du 1er novembre prochain, le banquier central a ainsi donné raison aux acteurs de marché qui avaient lu, dans son discours de Sintra du 19 juin, l’imminence d’un deuxième «quantitative easing» (QE). 

«Mario Draghi a annoncé la reprise de son programme d’achats d’actifs arrêté en décembre 2018, rappelle Alexandre Caminade, directeur de la gestion taux, crédit, assurance et convertibles chez La Banque Postale Asset Management. Le volume mensuel de ces achats sera limité à 20 milliards d’euros, contre 60 au plus fort du premier QE : ce niveau réduit a pu décevoir certains acteurs, mais il est raisonnable car il permet à la BCE de garder une marge de manœuvre en cas de détérioration de la situation macroéconomique. Au final, Mario Draghi a bien répondu aux attentes des marchés.»

L’enjeu était de taille car ces décisions avaient été largement anticipées et déjà prises en compte dans les valorisations. Depuis le début de l’année, on assiste en effet à un véritable rallye sur le marché obligataire. Les indices sur le crédit en euro (obligations corporate émises en euros) ont progressé de 6,5 % pour la partie la mieux notée (investment grade) et de 9,6 % pour le segment plus risqué (high yield).

«En début d’année, nous avons assisté à une inversion totale du sentiment de marché, souligne Vincent Marioni, directeur des investissements crédit Europe chez Allianz GI.

Fin 2018, les investisseurs s’attendaient à une remontée des...

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