La dimension extra-financière des placements gagne en importance auprès des investisseurs institutionnels. En France, ces derniers doivent dès cette année rendre des comptes sur leurs pratiques d’investisseur responsable dans le cadre de l’article 173 de la loi sur la transition énergétique et écologique. Cette réglementation impose en effet de détailler avant le 30 juin, dans leur rapport annuel et sur leur site Internet, la prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur politique d’investissement, et de dévoiler leur empreinte carbone ainsi que leur stratégie pour participer à la transition énergétique et écologique. «La prise en compte de la transition énergétique dans les placements devient donc un sujet prégnant pour les investisseurs institutionnels français, indique Dominique Blanc, directeur de la recherche chez Novethic. Ils veulent en effet mieux comprendre les enjeux ESG et les intégrer plus facilement à leur allocation d’actifs.»

Des acteurs historiques

Mais au-delà de cet aspect purement réglementaire, les institutionnels commencent également à comprendre l’intérêt d’adopter une approche ISR.

«Alors que par le passé, ils craignaient une perte financière en intégrant des critères ESG dans leur placement, de plus en plus d’études académiques mettent en évidence que ces derniers n’ont pas d’impact négatif sur la performance et seraient même plutôt positifs,constate Marion de Marcillac, manager en charge des produits ESG chez MSCI.Ce résultat a donc piqué l’intérêt des investisseurs et favorisé l’émergence d’une offre plus qualifiée pour mesurer les impacts ESG.» Ces dernières années, les prestataires de services, comme les fournisseurs de données, les agences de notation, ou encore les centres de recherche, ont de ce fait rivalisé d’ingéniosité pour s’adapter à cette nouvelle demande.