Dans la continuité des exigences de l’article 173 de la loi de transition énergétique et en anticipation des applications de la réglementation européenne, l’article 29 de la loi Energie-climat définit un cadre de transparence en matière d’ESG1, auquel la plus grande partie des acteurs de la gestion d’actifs doit se conformer dès cette année.

L’ambition du législateur est clairement de donner à la France l’avance lui permettant de continuer de jouer un rôle moteur dans la finance durable, d’où l’anticipation des échéances sur la réglementation européenne qui ne franchira, pour sa part, une étape majeure qu’à partir de 2023. Cette ambition est partagée par de nombreux gérants d’actifs qui comptent bien faire de l’ESG un argument différenciant de leurs gestions. Cependant, tout le monde a bien conscience aussi que la marche à franchir reste élevée.
Cette révolution nourrit donc une vraie inquiétude pour les professionnels de l’investissement, qui vont devoir maîtriser un vocabulaire nouveau ainsi que de nouvelles méthodologies d’analyse des investissements et des risques ESG pour être à même de communiquer ensuite sur leurs objectifs et performances.
Trois conditions pour répondre au défi des exigences réglementaires.
Au-delà des investissements requis pour se conformer au nouveau cadre réglementaire, quelles sont les conditions du succès pour faire de ce défi un moyen de saisir de nouvelles opportunités commerciales ? La réponse se trouve sans doute dans la bonne compréhension de trois enjeux essentiels, qui apparaissent en filigrane dans toutes les dispositions de ces règlements.
Le premier est un enjeu d’éducation et d’organisation interne des sociétés de gestion, qui devront faire des objectifs ESG un nouvel axe de toutes leurs stratégies. Pour ce faire, la culture de l’investissement durable doit se diffuser auprès de tous les gérants, et pas seulement de quelques analystes, pour inspirer toute l’organisation.
L’enjeu suivant est un sujet de données bien sûr mais aussi d’architecture opérationnelle. Si l’ESG est un critère de décision d’investissement, il est important d’avoir les données nécessaires et d’en maîtriser la valeur2. C’est déjà un sujet immense qui nécessite de s’approprier, voire de produire ses données, mais qui n’épuise pas la question du traitement opérationnel de l’ESG. Ces données doivent être également au cœur du processus de décision et donc être disponibles dans l’outil de gestion. N’utiliser ces données que pour servir à des filtres d’exclusion ou de sélection « best in class » ne peut être qu’une première étape.
Le troisième est d’utiliser les analyses ESG comme un nouveau levier de la communication auprès des investisseurs, dans un but pédagogique mais aussi marketing, pour souligner les expertises et les convictions dans le pilotage d’une stratégie durable.
Les prestataires de services titres mobilisés
Sur ce parcours de transformation, les fournisseurs de services titres comme Société Générale Securities Services (SGSS) ont un rôle à jouer et s’organisent pour accompagner les sociétés de gestion.
D’abord en prenant leur part dans les très nombreuses instances et initiatives qui travaillent à préciser et à rendre concrets les objectifs des législateurs, pour ensuite alimenter les débats de l’industrie. Ces travaux et enquêtes donnent lieu à de nombreuses publications et analyses que SGSS partage sur son site internet ou dans ses échanges avec les acteurs de la gestion.
Ensuite, en proposant les plateformes opérationnelles permettant aux gérants d’utiliser leurs données ESG, achetées ou fruits de leurs analyses, dans leurs simulations d’investissement, pour calculer leurs ratios de performances et contrôler leurs risques. C’est l’objet notamment de l’offre front-to-back CrossWise, que SGSS a construite en partenariat avec SimCorp.
La disposition d’un environnement opérationnel complet, permettant un accès agile à la donnée ESG, est évidemment aussi une condition pour son utilisation dans la communication auprès des investisseurs. Dans ce but, SGSS travaille à des solutions complètement personnalisables et automatisées, tirant parti notamment de l’intelligence artificielle, pour aider ses clients à produire automatiquement leurs rapports de gestion.
Autant de pierres à apporter à l’édifice commun qui se construit grâce aux expertises et aux efforts de tous.
1 - Environnement, social et gouvernance.
2 - Lire aussi sur ce sujet « Obtenir la donnée et l’utiliser facilement dans ses choix d’investissement : tout l’enjeu de la révolution ESG dans la gestion », www.securities-services.societegenerale.com/fr/insights/views/news/obtenir-donnee-lutiliser-facilement-ses-choix-dinvestissement-tout-lenjeu-revolution-esg-gestion.