Héberger le fonds d’un asset manager étranger souhaitant proposer ses expertises de gestion à un institutionnel français : tel est le principe du «fund hosting». La société de gestion BFT IM domine le marché français sur cette activité. D’autres cherchent à se positionner.
Candidater à l’appel d’offres d’un investisseur institutionnel n’est pas simple quand on est une société de gestion étrangère sans implantation en France et donc sans la capacité d’offrir un véhicule d’investissement français. François L’Hénoret, directeur du développement de Sanso IS, en a fait l’expérience en 2016, alors qu’il travaillait pour le gestionnaire américain Janus Capital. «Nous souhaitions répondre à un appel d’offres d’un des trois plus gros fonds de pension français pour un mandat de gestion sur les actions américaines, se souvient-il. Mais nous n’étions présents à Paris qu’à travers un bureau de représentation et nous avions besoin de créer un fonds de droit français pour postuler. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’une société de gestion capable de créer et d’héberger ce fonds dont la gestion nous serait ensuite déléguée.» Cette pratique est celle du «fund hosting». Très développée en Allemagne (lire encadré), elle est encore limitée en France. Le cabinet de conseil Indefi chiffre ainsi ce marché à 3 milliards d’euros fin 2018. Il est surtout en position de quasi-monopole puisque BFT Investment Managers, qui exerce cette activité en France pour le compte de sa maison mère Amundi, via son pôle Amundi Services, revendique 2,5 milliards d’euros sous gestion au titre du fund hosting, sur un total de 30 milliards d’euros gérés.
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«Nous offrions depuis longtemps ce type de services aux asset managers étrangers, mais depuis 2014, nous avons industrialisé...