Qu’il s’agisse de la dette ou des investissements en capital, les gérants comme les investisseurs institutionnels financent de façon croissante les infrastructures, tandis que les Etats ont réduit leurs interventions. Dans ce contexte, le champ couvert par les infrastructures a tendance à se renouveler, intégrant des problématiques liées aux changements technologiques et sociétaux. Gérants comme institutionnels se montrent toutefois souvent conservateurs quant aux définitions retenues. Parmi les nouvelles tendances, une s’affirme : les infrastructures vertes occupent une place prédominante dans les projets énergétiques. Le Grand Débat a été aussi l’occasion de dresser un premier bilan des fonds de dette qui disposent maintenant de plusieurs millésimes et d’évoquer les risques pesant sur la classe d’actifs.
- Que représente actuellement le marché des infrastructures ?
- La répartition entre le marché de la dette infrastructure et celui des infrastructures equity a-t-elle évolué ?
- En tant qu’investisseur institutionnel, quelle est votre définition des infrastructures ?
- Quelle est votre politique d’investissement dans ce domaine ?
- Quel est le niveau de rendement moyen actuellement sur la dette infrastructure ?
- Quelle est la place de l’environnement dans les infrastructures ?
- Les fonds infrastructures doivent-ils de ce fait intégrer l’ensemble des critères ESG ?
- Certains fonds de dette ont maintenant plusieurs millésimes, est-il possible de dresser un premier bilan des investissements réalisés ?
- Y a-t-il des opportunités dans le «mid market» (segment intermédiaire) ?
- Sur des segments de niche, les frais ne sont-ils pas plus élevés ?
Que représente actuellement le marché des infrastructures ?
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Céline Tercier, responsable de la dette infrastructure chez Ostrum Asset Management : En ce qui concerne la dette infrastructure, au niveau mondial, les transactions nouvelles ressortent tous les ans dans une fourchette comprise entre 220 et 250 milliards d’euros. Elles se situent principalement dans deux régions : l’Europe et l’Amérique, en particulier l’Amérique du Nord. Ces deux zones représentent à elles seules plus de 70 % des volumes de dette. En Asie, le marché dominant est celui de l’Australie, mais le Japon est aussi en train de se développer ainsi que des pays plus petits comme le Vietnam. Du point de vue des secteurs, le transport et le social correspondent à environ 30 % des transactions, l’énergie représente près de la moitié et parmi celle-ci, nous assistons à une très forte croissance de la part du renouvelable qui va à notre sens continuer pour faire face à l’enjeu climatique. Les chiffres dans ce domaine sont éloquents : près de 70 % des projets financés liés à l’électricité concernent les énergies renouvelables. Deux autres secteurs animent également le marché, mais dans de moindres proportions, le secteur du gaz et du pétrole qui représente environ 20 % ainsi que celui des télécommunications qui ne représente plus que 5 % à 10 % des volumes en fonction des années. Nous pensons cependant que ce dernier secteur a un fort potentiel de croissance avec la digitalisation de nos sociétés.
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Florent del Picchia, responsable dette infrastructure euro chez Aviva...