Pris en tenaille entre l’afflux de capitaux dans la classe d’actifs et la diminution des grands travaux en France et en Europe, les fonds d’infrastructures misent massivement sur les énergies renouvelables et les télécommunications. Ils internationalisent aussi leurs investissements afin de trouver des projets à financer dans des secteurs plus classiques comme le transport.
Les infrastructures constituent actuellement l’une des rares classes d’actifs à avoir le vent en poupe. Selon la dernière enquête publiée par l’Association française de la gestion financière, les capitaux levés dans le cadre des fonds d’infrastructures gérés en France ont doublé en 2018 pour atteindre 14,6 milliards d’euros, 2019 se situant dans le même sillage. La baisse des taux et la recherche de rendements poussent en effet les investisseurs vers ce type d’actifs, que ce soit sous forme de dette ou d’actions. «Une fois en exploitation, les infrastructures génèrent un cash-flow (flux de trésorerie) régulier qui tient compte de l’évolution de l’inflation ; de plus, la durée de vie de ces investissements court sur une voire plusieurs décennies», détaille Vincent Levita, directeur général d’InfraVia. Ces caractéristiques assurent ainsi à la fois un remboursement régulier de la dette assortie d’un différentiel de rendements par rapport à l’obligataire, mais aussi de plus-values parfois conséquentes dans le cadre de participations au capital (voir encadré).
Compte tenu de l’engouement actuel pour cette classe d’actifs, l’une des principales limites à son développement réside dans la capacité des gérants et des investisseurs à trouver suffisamment de projets à financer. Face à l’afflux de capitaux, ils sont en outre amenés à se positionner sur des actifs dont le niveau de risque peut parfois sembler élevé, notamment en matière de capital-investissement (voir Option Finance du 30...