Pour quelles raisons avez-vous décidé de positionner le fonds DNB Future Waves sur la thématique de l’eau, et plus précisément celle des océans ?

L’océan est un thème d’avenir passionnant car il s’agit d’une ressource mondiale essentielle qui joue un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais au-delà des enjeux climatiques, l’océan représente une puissance économique majeure qui est appelée à se développer fortement. Selon l’OCDE, la croissance de l’économie bleue pourrait être deux fois plus forte que celle des secteurs traditionnels d’ici 10 à 20 ans.
Paradoxalement, l’océan est aujourd’hui l’un des moins investis des objectifs de développement durable (« ODD ») des Nations unies. Seuls 21 % des investisseurs d’impact déclarent, d’après une étude de l’IPCC, cibler l’ODD numéro 14, « Vie aquatique », et la thématique n’attire aujourd’hui que 3 % environ des capitaux mondiaux. En termes d’investissement, les opportunités sont donc immenses. Enfin, et surtout, les océans constituent un enjeu central dans la lutte contre le changement climatique. En effet, ils absorbent près de 90 % de la chaleur de la Terre et un quart des émissions de CO2 ! Autant de facteurs qui justifient de s’y intéresser.
Dans quels types d’entreprises investissez-vous ?
Nous investissons sur un périmètre géographique mondial sur le thème de l’eau et de la préservation des océans, notamment celui de la purification de l’eau qui est un domaine essentiel puisque 80 % de la pollution des océans provient des fleuves ou arrive par voie côtière. Mais il est loin d’être le seul et l’océan offre de nombreux moteurs de croissance essentiels à l’atteinte des objectifs de développement durable comme l’énergie marine renouvelable ou la réduction de l’empreinte carbone du système alimentaire par l’augmentation des protéines océaniques, entre autres. Il est également primordial de soutenir les acteurs de l’industrie maritime pour les aider à réduire leur empreinte carbone étant donné que 80 % du commerce international est acheminé par bateaux. DNB Future Waves détient, ou à vocation à détenir, des participations dans de nombreux autres sous-secteurs tels que l’éolien offshore, les technologies biomarines ou l’aquaculture.
Quels filtres d’investissement avez-vous mis en place ?
Le fonds a pour vocation d’investir dans les entreprises qui contribue positivement à 11 des 17 ODD, et nous cherchons à éviter les externalités négatives, ce qui implique de déployer une approche holistique. Mais la tâche est loin d’être aisée. En effet, les données publiées par les entreprises cotées sur l’impact de leurs activités sur l’environnement et les océans demeurent insuffisantes et de qualités diverses. Afin d’y remédier, nous avons mis au point un cadre d’analyse propriétaire. Pour l’alimenter et veiller à sa pertinence, nous avons élaboré des méthodes scientifiques éprouvées avec l’aide d’organismes tiers reconnus, tel que WWF, dans le cadre d’un projet nordique axé sur la biodiversité océanique. Grâce à notre dispositif, amené à s’enrichir en continu, nous pouvons non seulement examiner l’éligibilité d’un actif par rapport à notre politique d’investissement, mais aussi suivre avec précision les effets du portefeuille sur les océans.
Quelle performance DNB Future Waves a-t-il enregistrée depuis sa création ?
En 1990, DNB AM avait lancé DNB Global ESG, un fonds actions monde avec un filtre ESG. En mai 2020, la société de gestion a souhaité recentrer sa stratégie sur la thématique des océans, donnant ainsi naissance à DNB Future Waves. Depuis cette date, le nouveau véhicule a enregistré une performance de près de + 40 %. Sur la seule année 2021, elle s’établit à + 25 % environ. Alors que la commercialisation de DNB Future Waves n’a réellement débuté qu’au cours du premier semestre, son encours atteint 60 millions d’euros. Le fonds s’inscrit dans l’objectif stratégique du groupe DNB d’atteindre 10 milliards d’euros investis sur ses différentes stratégies durables à horizon de 2025. De plus, l’océan est au cœur de l’ADN de DNB. Les industries maritimes représentent 70 % des exportations norvégiennes, et DNB finance l’économie bleue depuis des décennies. Le fonds peut donc capitaliser sur une longue expertise interne de financement et d’investissement dans les industries maritimes et de l’économie bleue.