Dès fin février, dans un contexte de forte baisse des marchés, les particuliers ont recommencé à s’intéresser à la Bourse. Parmi eux, de nouveaux arrivants ont profité des décotes pour se positionner à bas prix. Un comportement qui tranche avec le passé et qui semble s’installer. Après plusieurs années de désaffection pour les actions, les ouvertures de comptes-titres et de PEA se multiplient.
La crise sanitaire va-t-elle signer le retour des particuliers vers la Bourse ? Aux Etats-Unis, cette tendance est assez nette et se mesure notamment à travers l’ascension fulgurante de l’application Robinhood, qui permet de négocier directement des actions sans frais sur son smartphone. Celle-ci a gagné quelque 3 millions de nouveaux utilisateurs pendant le confinement portant le nombre total de téléchargements à 13 millions. Un succès qui a aussi sa face sombre. En effet, parmi les nouveaux venus sur cette plateforme figurent surtout des épargnants non avertis parfois très jeunes et dont certains ont perdu jusqu’à leur chemise. L’application a même été à l’origine d’un cas de suicide chez l’un de ses jeunes utilisateurs au mois de juillet qui, à 20 ans, a perdu 730 000 dollars ! Malgré ce scandale et les alertes fréquentes lancées par les spécialistes, l’application a réussi à boucler 3 levées de fonds entre mai et juin d’un montant de plus de 200 millions de dollars chacune, sa valorisation étant estimée à 10 milliards de dollars alors même qu’elle n’est pas cotée en Bourse. Un chiffre record pour une application.
Un nombre réduit d’actionnaires individuels en France
Le marché français est loin de ces excès et cela d’autant plus que les épargnants français sont historiquement beaucoup moins présents que les Anglo-Saxons sur la Bourse. Il y aurait en France environ 3 millions d’actionnaires individuels, selon la Fédération des investisseurs individuels. Un chiffre en forte baisse depuis plusieurs années : au début des années...