Après avoir connu plusieurs décennies de croissance de son PIB à deux chiffres, la Chine fait face à une forte décélération de son économie. Si cette évolution inquiète les marchés, la réaction de ces derniers cet été semble excessive, les fondamentaux à long terme du pays restant attractifs.
Depuis plusieurs semaines, les mauvaises nouvelles en provenance de la Chine se multiplient. Baisse du commerce extérieur (- 5,5 % sur un an à fin août), diminution de la production industrielle (seulement 6 % en juillet, contre 8 % sur un an à fin décembre 2014), chute des importations (- 13 % sur un an), forte réduction des réserves de change (passées de 3 820 milliards de dollars en début d’année à 3 560 milliards de dollars fin août)… Début septembre, le gouvernement a même révisé, pour l’année 2014, de 0,1 point son PIB à la baisse, qui atteindrait 7,3 %. Pas de quoi inquiéter outre mesure les marchés, si ce n’est que tous les économistes s’accordent à dire que les chiffres officiels chinois sont loin de refléter la réalité.
Un ralentissement qui pourrait s’accentuer
De fait, même si le gouvernement table toujours sur une croissance de 7 % en 2015, le ralentissement de l’économie chinoise est bel et bien installé et pourrait s’accentuer à l’avenir. Les chiffres qui circulent sont même alarmants : certains prévisionnistes tablent en effet sur une croissance réelle de seulement 2 à 3 % cette année ! «Il est très difficile d’estimer le niveau de PIB pour ce pays du fait de la complexité des calculs et surtout des données assez incertaines dont nous disposons, nuance Jean-Louis Martin, responsable de la recherche macroéconomique chez Crédit Agricole. La seule certitude que nous ayons, au regard des différents indicateurs d’activités qui sont dans le rouge depuis plusieurs mois, est que l’économie chinoise ralentit. De plus, ce ralentissement ne va pas se limiter à quelques points de base, mais sera bien supérieur.»