Après une année 2018 difficile, les obligations émises par les pays émergents et leurs entreprises connaissent un rebond marqué depuis janvier, porté par la pause monétaire de la Fed. Mais les hausses des valorisations poussent les investisseurs à être plus sélectifs.
Le rebond des marchés en ce début d’année profite tout particulièrement aux obligations des pays émergents. Après des performances négatives en 2018, allant de -1,7 % pour la dette corporate libellée en dollars (dite «en devise dure») à - 6,2 % pour la dette souveraine émise en devise locale, l’ensemble de la classe d’actifs enregistre un bon début d’année. «La dette en devise dure a progressé de 5 % depuis début 2019 et celle en devise locale, de 2 %», souligne Isabelle Mateos y Lago, directrice générale au BlackRock Investment Institute.
Surtout, les flux d’investissement vers ces pays sont soutenus. Selon l’Institute of International Finance (IIF), ce sont 53,4 milliards de dollars (47,3 milliards d’euros) qui ont convergé vers la dette émergente sur les mois de janvier et de février. L’IIF note en outre que les flux nets de capitaux vers ces pays sont repassés dans le vert en janvier, pour la première fois depuis juillet. Cet appétit devrait d’ailleurs se poursuivre, si l’on en croit l’enquête réalisée par BlackRock et Greenwich Institute sur l’allocation des investisseurs institutionnels internationaux : 29 % des répondants prévoient d’augmenter leur exposition à la dette des marchés émergents cette année, contre seulement 16 % qui pensent accroître leur portefeuille d’obligations à haut rendement par exemple.
L’inflexion des politiques monétaires
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Ce regain d’intérêt pour le monde émergent s’explique en tout premier lieu par le changement de régime des politiques monétaires, en particulier de la banque...